Les parisiens ne sont pas réputés pour leur conduite prévenante, mais c’est peut-être simplement parce qu’ils n’ont pas la signalisation de rue nécessaire; Paris n’a aucun panneau d’arrêt sur aucune de ses 6 100 rues. Pourquoi est-ce?
Que ce soit le free-for-all trépidant qui est le Périphérique ou le chaos total du rond-point de l’Etoile, conduire à Paris n’est pas pour les plus timides. C’est peut-être un effet secondaire naturel de la passion que les habitants de la ville mettent dans leur travail, leurs arts, leur culture et leur cuisine. Mais cela pourrait aussi avoir quelque chose à voir avec le fait qu’il n’y a pas de panneaux indiquant aux conducteurs de s’arrêter et de vérifier la circulation venant en sens inverse, un spectacle tout à fait normal dans toute autre grande ville.
La ville est peut-être la seule grande capitale du monde occidental à ne pas avoir un seul panneau d’arrêt. Les voitures ne s’arrêtent pas complètement à n’importe quelle intersection sans feux de circulation. Ce n’était pas toujours le cas.
Jusqu’à il y a quelques années, il y avait un panneau isolé à la sortie d’une allée de chantier donnant sur le quai Saint-Exupéry dans le 16ème arrondissement. Mais dans des circonstances mystérieuses, cela a été supprimé entre 2012 et 2014. Le coupable (ou le héros) reste flou, tout comme leur motivation.
L’explication ? Eh bien, la voiture à droite a toujours la priorité à Paris. Mais une telle règle suffit-elle ?
Le fait que la seule chose qui arrête collision après collision soit une règle empirique fait-il de Paris un endroit plus dangereux pour conduire? Pas selon DEKRA, une société allemande de véhicules qui a compilé des statistiques sur les accidents de la route de 2009 à 2012. Selon ses résultats, Paris se porte plutôt bien. Les décès sur les routes représentent un tiers de Londres et un quart de Rome, des villes comparables. Une bonne planification urbaine l’emporte sur une signalisation supérieure, semble-t-il.