Un rivet est un petit assemblage de deux éléments métalliques. C’est une sorte de gros clou qui a été passé à travers un trou percé sur les deux éléments à assembler. Il était préalablement chauffé, ce qui permettait d’écraser la tête pointue de l’autre côté des éléments.
A la fin du XIXe siècle, alors en pleine révolution industrielle, le métal est devenu un matériau très utilisé. Il fallait inventer des techniques de construction toujours plus performantes pour relier les pièces mécaniques entre elles. A cette époque, la méthode de rivetage était la plus courante. Elle a utilisé 4 personnes, ce qu’on appelait une équipe de riveteurs. L’un était chargé du chauffage à blanc des rivets, il avait à sa disposition un brasier dans lequel il plongeait les rivets. Un second les a pris et les a positionnés dans le trou d’assemblage. Un troisième tenait fermement la tête du rivet tandis que le quatrième frappait la partie sortante. Maintenu des deux côtés, le rivet s’est écrasé. Alors qu’il se refroidissait, il se rétracta, gardant les deux pièces ensemble pour toujours. C’était une technique largement utilisée dans le monde de l’industrie, elle a été utilisée par exemple pour monter les gratte-ciel new-Yorkais. Il a été abandonné au profit du vissage, plus pratique à mettre en œuvre et tout aussi solide. De nos jours, les rivets sont toujours utilisés, mais plus pour la construction.
Rivetage de la Tour Eiffel
Le nombre total de rivets placés sur place était de 1 050 846. Le nombre par semaine était très variable ; en août 1889, il atteignait le chiffre important de 22 000 par semaine, avec 20 équipes de riveteurs. Ce nombre total est décomposé ci-dessous, suivant les mêmes périodes que celles prises dans l’historique des modifications.
- Du 1er juillet au 4 décembre 1887 (assemblage des quatre premiers panneaux) : 189 580
- du 1er décembre 1887 au 1er avril 1888 (achèvement de la première plate-forme): 235 809
- du 1er avril au 14 août 1888 (fin de l’installation de la deuxième plate-forme): 283 898
- 14 août au 30 novembre 1888 (fin de l’assemblée de l’intermédiaire): 102 181
- du 1er décembre 1888 au 24 février 1889 (fin du montage de la troisième plate-forme): 100 739
- Du 21 février au 15 avril 1889 (fin de la rédaction): 50 808
- 15 avril au 1er juin 1889 (achèvement de la rivière) : 27 708
- Total: 1,050,810
Une équipe de riveteuses
Une équipe de riveteuses
Une équipe de riveur, sur le site de la tour Eiffel
Le nombre réel de jours ouvrables, du 1er juillet 1887 au 30 avril 1889, était, comme il sera indiqué ci-dessous, de 635. Le nombre moyen de rivets posés par jour est donc de 1650, avec une moyenne de 16 équipes.
Prix des rivets
Le prix des rivets variait en fonction de leur taille. Ils ont été vendus au kilogramme, au prix suivant, exprimé par 100 kg:
- 18,40 francs les rivets de 18 à 25 mm
- 23,00 francs les rivets de 16 mm
- 25,50 francs les rivets de 14 mm
Cela semble ridiculement faible, comme prix, mais évidemment à l’époque ce budget était assez cohérent.
Fournisseurs
Les rivets de la Tour Eiffel ont été fournis par la société « Letroteur et Bouvard », située à Paris même.
Origine et qualité des rivets
Bien entendu, la qualité des rivets a été soigneusement étudiée avant le projet, car il n’était pas question de mettre des rivets de mauvaise qualité sur une structure métallique plutôt haut de gamme. La qualité était donc celle des chaudières de locomotives à rivets, gage de haut de gamme dans le domaine. Leur résistance était de 36 Kg par mm2 et leur allongement minimum était de 12% sur une éprouvette de 100 mm de longueur. Ils devaient pouvoir être pliés à un angle de 45 ° et être redessinés à froid sans rupture ni fissures.