Une étude a révélé que la tuberculose chez les bovins et les blaireaux passe entre les membres d’une même espèce au moins deux fois plus souvent qu’entre vache et blaireau.
Les chercheurs qui ont analysé les données génétiques de la bactérie à l’origine de la maladie ont également constaté que les bovins ont environ dix fois plus de chances d’attraper la tuberculose (TB) chez les blaireaux que les blaireaux ne l’attrapent chez les bovins.
Les scientifiques disent que les résultats de la recherche – qui a été menée dans le Gloucestershire sur une période de 15 ans – pourraient améliorer les stratégies de contrôle, réduire la transmission de la maladie et réduire les coûts associés.
Transmission
La tuberculose bovine est une maladie respiratoire infectieuse des bovins qui se propage principalement par inhalation de particules infectieuses dans l’air. Elle est causée par la bactérie Mycobacterium bovis, qui peut également infecter et provoquer des maladies chez d’autres mammifères, notamment les humains, les cerfs, les chèvres, les porcs, les chats et les chiens.
En utilisant les données d’une population non perturbée de blaireaux du parc Woodchester dans le Gloucestershire et des fermes bovines voisines, cette étude fournit la première preuve directe de transmission entre blaireaux et bovins. C’est une région où la tuberculose est connue pour être fréquente chez les bovins et les blaireaux.
Étude génétique
Les chercheurs ont analysé l’ensemble de la composition génétique des bactéries de 230 blaireaux et de 189 bovins, un processus connu sous le nom de séquençage du génome entier.
Ils ont combiné cela avec des informations détaillées sur l’endroit où vivaient les bovins et les blaireaux, quand ils ont été infectés et s’ils auraient pu avoir un contact les uns avec les autres.
Les scientifiques ont ensuite pu estimer la fréquence à laquelle les deux espèces propagent la tuberculose. Ils ont constaté que les blaireaux jouent un rôle important dans le maintien de la maladie dans cette région.
Les travaux ont été dirigés par des experts de l’Université d’Édimbourg, avec des collaborateurs d’institutions telles que l’Agence de la santé animale et végétale, l’Université de Glasgow et l’University College Dublin.
Lutte ciblée
Les approches actuelles de lutte contre la tuberculose bovine ne font que discriminer à un niveau régional très grossier entre les zones où les blaireaux sont plus susceptibles d’être impliqués dans l’infection des bovins à partir de zones où ils ne le sont pas. Ce travail identifie des signatures génétiques qui pourraient guider l’interprétation de données similaires si elles étaient collectées dans d’autres domaines moins étudiés. Cela permettrait un contrôle plus ciblé de la tuberculose chez les bovins et les blaireaux, ce qui aiderait les efforts visant à contrôler la maladie et à réduire l’impact sur la population de blaireaux.
L’étude a été financée par le Conseil de recherches en Biotechnologie et en Sciences Biologiques (BBSRC), le Defra et Wellcome. Il est publié dans la revue eLife.
Liens connexes
Article de revue
Institut Roslin
BBSRC
Defra
Wellcome